Une rustine et ça repart

Publié le par Julien

Départ : Domburg
Arrivée : Cadzand
Longueur de l'étape : 64,66 km
Temps de parcours : 5h4m35s
Météo : ensoleillé et chaud
Argent dépensé : 21,30 euros

Je démarre la journée avec un petit déjeuner de champion.

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Une fois le plein d'énergie fait, je trouve le courage de m'atteler à la pose de rustine sur mon pneu avant. A l'aide d'une bassine demandée en cuisine de l'auberge, je trouve la fuite et pose ma première rustine du voyage. J'espère que ce n'est pas un cycle de crevaisons qui s'annonce.

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Je me permets une petite balade dans le bois qui fait directement face au château.

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Sur le chemin, différents souvenirs du lieu m'accompagnent. Je longe le chemin parsemé d'orties où Melahat atterrissait parfois lors de son apprentissage du vélo en ces terres.

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Je tiens à apporter la preuve à Arzu que malgré nos jeunes années un peu barbare, à vouloir absolument faire un tableau de jolis papillons, certaines espèces ont survécu !

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Je retrouve également la pelouse qui a failli voir ma tête décapitée par un boomerang.

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Je quitte alors ce château pour me mettre en route vers Middleburg. Je pars à la recherche de la dame qui m'a gardé lors de mes toutes premières années. Elle est allemande et il se peut que ce soit à elle que je doive mes facilités en langue. Je veux la retrouver pour l'en remercier. La rustine semble bien tenir. J'en ai profité pour changer la disposition des sacoches, mettant les plus lourdes à l'arrière. Je suis en perpétuelle phase de tests pour trouver la meilleure organisation possible. Après quelques errements dans la ville, un monsieur qui tient une brocante se renseigne sur son GPS pour m'indiquer la direction de la rue que je recherche. Comme je ne trouve pas de suite, un vieux monsieur m'indique les derniers virages à prendre en me disant que les habitations de cette rue sont en train d'être toutes désertées. Cela ne me rassure guère mais je me rends sur place. Effectivement, au numéro 10 de la rue, c'est une maison abandonnée et calfeutrée qui m'attend.

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Je décide de me remettre de cette déception en allant me sustenter par un déjeuner typiquement local.

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D'aucuns diront après que la gastronomie hollandaise est pauvre, que nenni ! Pendant mon repas, je croise par hasard deux de mes camarades de chambrée, un homme allemand accompagné de son fils. Nous échangons un peu lors de ce déjeuner.

Je pars alors à la recherche de mon hôpital de naissance et de ma première maison dans la ville de Vlissingen. J'arrive dans une petite ville portuaire très vivante et gaie. Mes seuls souvenirs de cette ville sont des passages véhiculés pour rallier d'autres villes des Pays-Bas. Je trouve assez facilement l'hôpital mais il a bien du changer en 30 ans.

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Alors que dans l'empressement je me dirige vers la navette fluviale pour rejoindre l'autre côte, je me rappelle qu'il me reste ma première habitation à aller voir. Je me rends dans un quartier situé à l'autre bout de la ville : Pauwenburg. Ici les petites rues portent le nom de grands compositeurs. Celle que je recherche est l'allée de Verdi, Verdilaan. Je me rends au 10, puis au 16 de la rue, mon père ne se souvenant plus exactement du numéro exact. Je prends les deux maisons en photo. Alors que je prends celle du 16 de la rue, l'habitante intriguée sort sur son palier. Je lui explique rapidement que j'ai habité là après ma naissance, il y a 30 ans de ça. Cela l'amuse et elle accepte que je prenne une photo sur le pas de sa porte.

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Je me rends alors au numéro 1 de la même allée, là où mes parents déménagent lors de mes 6 mois. Un voisin interpellé me demande ce que je fais. Je lui explique à lui aussi les raisons de ma présence. Il me dit qu'il doit alors sûrement connaître mes parents car il habite ici depuis 32 ans. M. Steenaard me raconte alors un peu la vie de cette maison. Mes parents la louait probablement à un certain couple, les Van Sabben, dont seule la femme est encore en vie. Il pense se rappeler que mon père travaillait pour le groupe français Pechiney, dans l'aluminium. En effet, une filiale s'était implantée à Vlissingen à cette époque. Je lui explique que cela est très peu probable et que nous ne sommes de toute manière pas restés très longtemps ici. Il me raconte aussi comment l'allée le long du garage était autrefois parsemée de roses. Il immortalise cet instant.

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En longeant la côte pour rejoindre la navette, je ne peux m'empêcher de tremper les pieds dans la mer du nord. Après tout, je suis désormais la route de la mer du nord, il faut alors bien que je la foule.

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Une fois sur l'embarcation, je m'aperçois par hasard sur mon compteur que cela fait très exactement 24h que je roule. Il faut préciser que tous mes temps de parcours et ma vitesse moyenne tiennent compte des balades que je fais à pied en poussant le vélo. Je profite de cet intermède en mer qui dure une vingtaine de minutes pour voir s'éloigner ma ville natale dont j'ai aperçu les charmes en quelques heures. Je respire aussi à plein poumons cet air marin et laisse le vent me fouetter le visage. Agréable sensation de liberté.

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Je longe alors la côte de l'autre rive. La mer s'étend à perte de vue sur ma droite, tandis qu'à ma gauche les champs se multiplient. Le long de cette route, je croise plein de cyclistes ou de baigneurs allant aux différentes plages du parcours. Certains champs semblent parfois comme s'arrêter brusquement et ponctuellement pour laisser place à une ville.

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Je me mets en quête d'une auberge pour dormir. La première pratique des tarifs abusifs alors je poursuis ma route. Je tombe alors sur un camping qui me dit que seules les familles sont acceptées. Je ne comprends pas trop mais poursuis mon chemin. Un autre camping plus accueillant est complet. La gérante m'explique alors que le camping que j'ai tenté précédemment est religieux et que seules les personnes mariées peuvent y aller. Je lui dit que je suis marié à mon vélo mais cela ne change rien. Bien que complet, elle appelle un autre camping voisin pour savoir si celui-ci aurait une place libre. C'est le cas, alors je quitte ma gentille hôte pour cet autre camping. J'y plante ma tente en dix minutes chrono.

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L'accès à l'électricité me permet de recharger la batterie de mon appareil photo. L'ambiance y est chaleureuse, quelques installations permettent à des enfants de s'amuser et il est bien vivant. Je finis de préparer mon habitat pour la nuit et vous laisse admirer le confort qu'il me confère.

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Mon installation rudimentaire contraste un peu avec mes voisins.

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Le soir je m'installe sur la balançoire pour dîner. Elle me permet de détendre mes jambes tout en admirant le coucher du soleil qui marque la fin d'une journée bien pleine et nostalgique.

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Le soir dans ma tente, je commence la lecture du livre Nils Holgersson. J'ai connu ces aventures par un dessin animé qui passait quand j'étais petit. Je me souviens qu'une version en néerlandais du livre est depuis toujours dans ma bibliothèque. Mais la barrière de la langue m'a toujours empêché d'y accéder. Je me suis donc procuré avant de partir, la version anglaise de ce livre originellement écrit en suédois. Je crois que l'aventure de ce petit bonhomme qui sillonne le monde à dos d'oie sauvage a eu un rôle, même inconscient sur cette envie de voyage. Seulement moi, c'est un vélo mécanique qui me porte.

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Cette journée qui se voulait au départ une journée de repos, se transforme finalement en petite étape intermédiaire.

En bonus, les paroles de la chanson du générique du dessin animé Nils Holgersson :

Il a quitté son village
Et ses parents et ses amis
Pour suivre les oies sauvages
Au-dessus de son pays

[Refrain] :
Nils Holgersson
Qu'est-ce que tu vois de là-haut ?
Nils Holgersson
Dis-moi si le monde est beau

Pour t'en aller en voyage
Toujours plus loin, plus loin là-bas
Tu as choisi les nuages
Emmène-nous avec toi
Pas d'excédents de bagages
Quand on survole un univers
Son compagnon de voyage
C'est seulement un hamster

[Refrain]

Comme il n'est pas toujours sage
Martin le jars veille sur lui
Avec un corbeau sauvage
Son vieux copain Bataki
C'est une belle escadrille
Qui se promène au ciel suédois
Même si sa nouvelle famille
C'n'est jamais qu'un troupeau d'oies

[Refrain]

Pour t'en aller en voyage
Toujours plus loin, plus loin là-bas
Tu as choisi les nuages
Emmène-nous avec toi

Publié dans Pays-Bas

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